Leave Zola Alooone.

Répondre à ses réactions du Post devrait devenir un emploi à plein temps.

Mercredi soir lorsque j'ai fini de taper mon post d'hier, j'ai contacté mon ex pour qu'elle le relise. Je parlais d'elle dans mon texte, c'était le minimum qu'elle ai une sorte d'aval dessus. Elle m'a dit "ça va, mais... t'est conscient que les gens vont savoir que tu n'est qu'un simple balayeur et qu'ils vont réviser l'image qu'ils ont de toi." Ca m'a étonné comme réaction.

Je m'attendais à ce que ça fasse parler, mais le nombre de commentaires est hallucinant. Il y a les compatissants, il y a les gens qui me disent que j'exagère et que je devrais "me bouger un peu", il y a les gens qui me traitent d'assisté... je m'y attendais.

Mais whaaa, 5 pages de commentaires !! Et comme je suis quelqu'un de consciencieux j'essaye de répondre à tous. Même tout lire me prend un temps dingue. Ce qui est drole, c'est que je passe mon temps sur internet à répondre à des gens qui me disent qu'il faut que j'arrête d'aller sur internet. Le comble du masochisme.

Prolo - © Elvifrance.

Bon, pour répondre à certains qui n'auraient pas tout suivi :

- Non, je ne veux pas reprendre les études. Ou alors, peut-être une formation spécifique, du style BTS compta, mais bon, j'aurais pu faire ça il y a dix ans, j'ai refusé pour faire la fac de lettres (où je savais que je n'aurais aucun avenir, mais bon, je voulais tenter, pour la beauté du geste...) ça serait un peu bizarre de revenir en arrière.

Mais bon, c'est la solution, que je pense la plus plausible : J'avais de très bonnes notes en compta, c'est chauffé, et c'est un boulot "sérieux".
Bon, ça veut pas dire qu'on recrute pour autant, mon ex fait de la compta, et elle est en interim depuis des années. Et c'est dur de bosser 2 mois sans savoir si on va avoir son contrat de prolongé.

- Non, je ne veux pas aller bosser à l'étranger. Je suis bien dans ma ville, j'ai déjà (un peu) bourlingué. Et des amis qui sont allés en espagnes, angleterre, allemagne en pensant que leur bilinguisme allait leur ouvrir des portes.... ça n'a pas duré longtemps pour la grande partie.

- Non, je ne veux pas bosser dans l'hotellerie. Ou chez Mac Do. Ou dans les chantiers. Ou comme Carriste. Ou torcher le cul des bébés. J'ai déjà un job pourri, c'est pas pour en faire un autre. Si ça se trouve, c'est encore pire là bas. (Non, je n'ai JAMAIS dit que j'avais le pire job au monde, juste que je ne l'aimais pas.)

 - Oui, j'adore "glander" sur le net. Je tape des textes, je communique avec des gens, je lis des infos, j'écris des textes, je me cultive. Bon, je passe aussi du temps à des futilités, mais j'ai appris ENORMEMENT sur le net, et j'adore ça. Je m'épanouis.

L'idéal serait d'être payé à faire ça, mais sérieusement, les places de rédacteur sont super rares. (Et j'ai eu les confidences d'un gars qui est chroniqueur sur le Post... la paye est maigre.)

Soyons honnête, si glander c'est préfèrer passer du temps à faire quelque chose qu'on aime au lieu de gagner sa vie à faire un truc qu'on aime pas, alors OUI, je suis un glandeur.

- Non, je ne veux pas créer ma propre entreprise. Ou faire de l'auto-entreprenariat, ou toutes sortes de choses. Déjà, j'ai l'exemple de mon père pour l'auto-entreprenariat : il travaille plus que moi pour gagner grosso-modo autant que moi. Avec en prime, la peur tout les mois qu'on aura pas assez de commande pour gagner sa vie.

Quant à créer ma PME. Je n'ai NI envie de diriger des gens, ni même envie de fonder ma propre boite. Une boite de quoi, d'ailleurs ? Je laisse ça à d'autres, il y a assez de gens "ambitieux" en France.

- Non, je ne veux pas faire les concours de l'administration publique. J'ai des amies à moi qui passent des années à tenter tout un tas de concours. Passer des concours est devenu leur job à plein temps... et elles ne vivent pas pendant ce temps là. Je leur laisse la place. (Les femmes d'abord, je ne suis pas un goujat.)

- Oui, faire des piges pour Ouest France serait une idée à creuser. En plus, je passe devant leur siège à chaque fois que je vais nettoyer les entrepots de camions.

- Oui, je suis conscient d'avoir de la chance : je suis en C.D.I. Je ne suis pas au chomage, je ne suis pas à la rue, et je ne suis pas poursuivi par la police. C'est pas pour ça que j'ai pas le droit de me plaindre.

- Non, je ne suis pas un gauchiste assisté et fainéant : De toute façon t'est un troll, je t'ai balancé à la modération.

- Non, je ne fais pas "du misérabilisme" : je parle de ma vie de tout les jours. L'argument de la droite, c'est souvent de dire, quand on leur parle de la vie des travailleurs : "c'est du Zola", histoire de dire : "vous essayez de m'émouvoir avec une histoire de pauvres ouvriers alors qu'ils vivent très bien."

Sauf que moi, je suis sur du Zola en ce moment, et c'est très bien écrit : il a beau décrire une vie rude et qui se finit généralement mal, on trouve de nombreuses scènes d'ouvriers joyeux, en train de faire un boulot difficile mais qu'ils aiment. Pour Zola, le travail c'était la vie. Et il y avait la fierté des ouvriers entre eux.

Maintenant, le pire, c'est qu'on est obligé de baisser la tête, et limite de s'excuser lorsqu'on fait ce boulot. Il est passé où le super-Prolo des bds Elvifrance, qui dans les années 70 donnait de sa fierté ouvriere ? (en sautant les bourgeoises au passage.) Il s'est écrasé face à un patron arrogant qui lui dit qu'il a "raté sa vie." Mais je ferais peut-être un post là dessus.

Prolo - © Elvifrance.

Bref, si vous voulez du misérabilisme du style : "houlala, le pauvre ouvrier qui passe sa vie à trimer sur une machine au détriment de sa santé, qui a 5 enfants pauvres et qui vit dans un misérable logement" lisez plutot certains passages des Mystères de Paris d'Eugene Sue. (Qui du reste est assez distrayant.)

- Oui, j'aime pas mon boulot, mais j'ai trouvé des avantages : pouvoir me cultiver sur un grand nombres de livres de la littérature tout en bossant, c'est pas donné à tout le monde. Pouvoir se permettre d'arriver en retard et dire que "c'est pas grave, je bosserais de nuit" aussi.

- Non, je ne suis pas un écrivain, payé par le post pour écrire un article bidon sur de vrai-fausses conditions de travail. D'un coté, je trouve hallucinant que des gens puissent penser que mon histoire est fausse. De l'autre, je trouve ça super flatteur : j'écris aussi bien que ça ?

Il parait que quelqu'un avait écrit un article dans lequel il prouvait que mon article était "bidon". J'aurais bien aimé lire ça, mais ça a été effacé par la redac.

Et merci pour les gens qui ont trouvés que "c'était le meilleur article qu'ils aient jamais lu sur le post", ou qu'il l'on imprimé et mis sur leur machine à café, et tout ceux qui se disaient émus. Ca me touche plus que les critiques négatives.

- Oui, je comprends vraiment prof-ondefatigue, qui en avait marre des donneurs de leçon sur sa vie. Je comprends que Guy Birenbaum et Bruno roger petit ne répondent pas à tout leurs commentaires. J'applaudis Jess et Tittine qui s'efforcent de répondre de répondre à tous leurs commentaires.