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Huffington Post
24 mars 2011

Mad-Dog in Fantasy Word : HS 2 - Snatcher


Bannire_11
Mieux vaut deux hors sujet à la suite qu'un hors sujet planté entre deux chroniques. Oui, j'avais dit que le prochain sujet serai sur Dragon Quest III  et Final Fantasy II, mais pendant la longue pause, j'ai fait une découverte et du coup, j'ai voulu en parler avant de reprendre les hostilités. 

Ce jeu était dans ma base de donnée par erreur. Comme je l'ai raconté dans une autre chronique, il y a 5 ans j'ai fait une base de donnée de RPG à tester selon des sites peu fiables, et parfois, certains jeux qui ne sont pas des RPG s'y glissent. Du coup, en voyant l'avis qu'il y avait sur ce jeu, je me suis aperçu que c'était.... un point & click. En effet, par leur coté d'exploration, récupération d'objets, certains Point&Click d'une certaine époque s'approchait du RPG. Je pense notamment à Shadowgate.

Aussi, lorsque je lis le descriptif de " Snatcher" je me demande si je dois y jouer ou pas. Bon, je lis le descriptif... « Jeu culte pour certains joueurs, ce jeu d'aventure reprend les thèmes de divers œuvres de science-fiction et de cyberpunk comme Blade Runner et Terminator. » Ouais, pourquoi pas. « Edité sur plusieurs machines, depuis le PC-8801 et le MSX 2 en 1988 jusqu'au consoles 32 bits Saturn et Playstation en 1996, seule la version Mega-CD de 1994 a été traduite et distribué en dehors du Japon. »  Fuck, il va falloir que j'émule un Mega-CD américain. Est-ce que ça vaut le coup ?  « Snatcher est un jeu vidéo d'aventure (un roman graphique intéractif) » (Hum, ça sent l'arnaque) conçu et réalisé par Hideo Kojima HEIN ? QUOI QUOI QUOI ? Hideo Fucking Kojima ?

…. OK. Je teste.

Même s'il faut que j'émule une saloperie de Mega-CD.

Snatcher
Ce graphisme est tellement claquant mais simple que je l'ai repompé pour faire une affiche.


En réalité, l'émulation m'a posé peu de problème, même si j'avais bien patiné au départ et avait même tenté de graver un cd du jeu en pensant que ça aiderai. En réalité, c'est encore plus facile de faire tourner le jeu sur son disque dur, et contrairement à une version salement gravé, on a la musique et il n'y a pas de ralentissement. 

Snatcher_comme_un_film

Dès le départ, le jeu se présente comme un film.

Donc, en 1988, Hideo Kojima a 25 ans, il est chef développeur de projet chez Konami et a déjà sorti Metal Gear l'an dernier en tant que producteur, scénariste et developpeur principal. Et visiblement, au vue de ce Snatcher, le bonhomme est déjà préoccupé par les menaces nucléaire, la géopolitique et il sait reprendre les thèmes de la science fiction pour en faire un bon scénario.

Snatcher_-_Yeaaaah


L'histoire commence par nous expliquer qu'en 1996, un virus nommé Lucifer Alpha laché lors d'une explosion en Russie, tuera 80% de la population. Puis, le jeu nous amène en 2047. De mystérieux robots, semblable aux êtres humains, nommés les Snatchers ont fait leur apparition et sont coupables d'attentats terroristes. Pour lutter contre eux, une unité spéciale, nommée « Les Junkers » a pour mission de les détecter et de les annihiler. Le scénario de départ ressemble beaucoup à celui-de Blade Runner, et ça se voit encore mieux au vue des images de villes remplis de pubs néons.

Snatch_-_Konami_-_Sega_-_Ascii
Des pubs pour des marques chères à Kojima sont cachées dans cette page, saura tu les voir ?

Mais on aurait tort de critiquer cette grosse référence, car s'il en garde les codes (ne serait-ce que vestimentaire) Snatcher se détache du scénario de Blade Runner et de son coté « qu'est ce qui fait la différence entre un robot et un humain » pour intégrer le pessimisme militaro-politique de Kojima, déjà présent à l'époque. Qui à créé les Snatchers ? Et dans quel but ? Quel est leur lien avec l'explosion 50 ans auparavant ? Pourquoi le héros et sa femme ont-ils perdus leur souvenir ? Tout sera expliqué, et de façon assez intéressante au cours de l'enquête de Gillian Seed, votre héros, et de son compagnon robot nommé.... Metal Gear. Oui, Kojima s'auto-référence, après UN jeu, ("Metal Gear" était sorti l'an dernier) gonflé le mec.

Snatcher_-_Perso_et_robot
Ca reste quand même rigolo de voir un personnage positif qui s'appelle Metal Gear.

Visuellement, c'est une grosse claque. Le Mega CD reste quand même une grosse gamelle de Sega, mais lorsqu'on voit ce petit bijou on voit le potentiel de cette machine : les scènes animés sont très bonnes, les voix digitalisées mettent dans l'ambiance, la musique est exceptionnelle et de nombreux passages mélangent habilement image fixe et élément animés. C'est non seulement bluffant, mais en plus, le jeu n'a pas vieilli : pour un jeu de 1994, les images sont toujours superbes, l'ambiance est là et les systèmes de jeux fonctionnent toujours.

Snatcher_-_Megacd_power
Dès l'intro, le jeu offre de superbes séquences animées simples mais toujours époustouflantes.

Le jeu est un "point and click" où la partie « point » n'est pas très présente vu que l'on a le choix entre plusieurs option à la manette. Parfois, le jeu propose aussi des phases de shoot, qu'apparemment on pouvait faire avec le pistolet de la méga-drive. Et certaines d'entre elles étaient particulièrement corsées.

Snatcher_-_phase_de_tirs


Le jeu est très prenant sur deux points :
1- Le scénario de l'enquête se suit bien. Contrairement à bien des points & click, les indices ne sont pas trop tirés par les cheveux, et on ne nous laisse pas trop patiner. C'est bien écrit, bien ficelé, sans temps mort, avec un bon dosage entre le côté policier et le côté sf.
2- Le jeu nous laisse la liberté de faire des conneries, et il faut dire qu'on adore ça, les conneries. On se surprend à faire quelque bétises inutiles dans la rue, à tenter des idioties qu'on peut faire et on se retrouve "pour voir ce qu'il se passe" à dragouiller tout ce qui passe, y compris la fille presque-pubère d'un collègue mort sous nos yeux dix minutes auparavant. Le jeu connait nous soumet à la tentation entre ce qu'on ferait dans la vraie vie, et ce qu'on va faire par curiosité.  

Snatcher_-_gros_vent
On est parfois bien humilié de notre curiosité. (Cette scène là est dans le déroulement normal du jeu, par contre.)

Le jeu ne manque pas de phases marrantes : tenter de chopper des numéros de téléphones pour voir ce que ça donne dans le jeu (on peut avoir celui de la hotline de Konami et celle d'un service de téléphone rose) refaire un portrait robot, chercher des prenoms sur le super-ordinateur du central. Sans parler de dialogues parfois vraiment second degrès et de grand nombre de clins d'oeils que Kojima a mis dans son jeux.


Snatcher_-_Perso_Konami
Si dans la version originale on voit des gens déguisés en persos de sf, ce sont des persos de Konami dans la version Mega CD.

Vous pouvez essayer de les retrouver en postant vos réponses sur le forum.

Je suis dityrambique, ce jeu mérite bien son statut de « culte » et lorsqu'on a joué à un Metal Gear Solid, c'est un plaisir que de reconnaitre "la patte" du créateur.  J'arrive à trouver des excuses même aux passages un peu nazes, comme ce moment où un ennemi  qui vous explique son plan en ricanant.... alors qu'il est censé être un robot (mais je le pardonne à la limite parce que le VRAI méchant est un bon méchant bien torturé et ayant ses raisons, un peu comme dans les MGS) ou le final un peu cu-cul mais que je pardonne parce qu'il a été rajouté EXPRÈS pour la version américaine.

Snatcher_-_Megacd
Et un robot de 2047 rebooté à base d'un Sega-Cd, on croit rêver.

Il faut dire que le jeu à connu un petit « lifting » pour les USA : un snatcher femelle au sein nu est rhabillé, la fille presque-pubère (18 ans) en a originalement 14, et le squelette des snatchers ressemble moins aux robots de terminators. Et le happy-end final est vraiment de trop, et se joue justement de tous ces passages où l'on a dragouillé la moindre minette.   


Snatcher_-_miam
Mais je vous rassure, les deux ou trois passages un peu gore sont toujours là.

Le jeu est une curiosité que je vous conseille fortement. Etant donné que le Mega CD n'a jamais été une plateforme réputés pour ses bons jeux, autant profiter de ses rares jeux cultes. A vrai dire, la version américaine ayant fait un flop, cela a refroidi les japonais l'idée exporter l'autre jeu phare de Kojima, Policenauts. Pas grave, quelques années plus tard sortira le hit Metal Gear Solid, faisant éclater à la face du monde le génie d'Hideo Kojima. Comme quoi, la valeur n'attends pas le nombre des années. 

Snatcher_-_femme
Si vous n'êtes pas convaincu, voici une des scènes du jeu.

Dans le prochain épisode : Final Fantasy II vs Dragon Quest II. Si si, ça va arriver.

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